L’origine du
nom de Gourbit n’est pas clairement définie et plusieurs hypothèses existent.
Certains donnent le terme de « Gorgio » ou « Gorbio », signifiant hauteur,
d’autres celui de « Gouro bouit », gouffre vide.
Il semblerait que l’origine du village remonte aux premiers temps de la
féodalité, on sait que le village faisait partie de la Seigneurie de la «
Corbeyre » qui comprenait « Ravat » et « Corbic » jusqu'au 14ème siècle.
La trace la
plus ancienne de Gourbit dans les textes remonte au 13ème siècle, dans un bail
de la «villa de Gorbit contre un Ours » datant de 1238 (seigneurs :
Guillaume-Bernard d’Arnave et Loup de Foix).
En 1272, la « villa de Gorbito »
est signalée comme appartenant au comté de Foix. Plus d’un siècle plus tard, en
1390, le dénombrement du Comté de Foix nous donne 14 feux, soit environ 63
habitants pour la communauté. Ce document nous indique également que le village
possède un des cinquante-neuf moulins du Pays (appartenant à Mondoye de Vonc,
seigneur de Capoulet et de Junac). Vassaux de Corbeyran, seigneur de Rabat,
divers gentilshommes, et un de l’abbaye de Boulbonne.
En 1450, le village
appartient à la châtellenie de Quié puis fait partie du consulat de Rabat lors
de sa création au 16ème siècle, l’église de Gourbit en est une annexe.
Il faudra attendre la Révolution pour voir un fait marquant se passer à
Gourbit. Claudine Pailhès, dans son Histoire
de Foix et de la Haute Ariège,
signale que la population lapida le commissaire et les gendarmes
venus arrêter le vicaire.
Le
12 septembre 1727, le prêtre LUSCAN mentionne à la fin d'un acte de baptême
"grande inondation d'eaux"
GOURBIT 09 - Document 1NUM/61EDT/GG2 - (1666-1743) - vue 69/95
En 1827, le nouveau code forestier supprime les franchise
et les droits d’usage ancestraux, il est interdit de ramasser du bois, de
chasser, de pécher et de cueillir.
Dans les années 1845-1850 le mildiou ravage les champs de
pommes de terre.
Fin 1847, la typhoïde
fit de nombreuses victimes dans la commune de Gourbit . Le médecin des épidémies
de l’arrondissement de Foix, M. TEULIERE, fut envoyé sur es lieux pour donner
des soins aux malades, et distribuer, de concert avec l’autorité locale, des secours
aux indigents.
En 1852,
un incendie ravage le village, cela explique en partie le fait qu’il ne porte
plus
aujourd’hui de traces très anciennes au niveau architectural. Un terrible
incendie vient détruire en partie le village de Gourbit. Le village est situé
dans la haute montagne, les habitations sont pour la plupart bâties en torchis
et recouvertes de chaume. Le feu ayant pris dans un point central a gagné
avec une rapidité effrayante et dévoré en quelques heures soixante maisons ou
granges. Les flammes, poussées dans la direction de l'ouest par un vent assez
violent, menaçaient de tout envahir, quand M. le commissaire de police de
Tarascon est arrivé. L'eau manquait, la population était découragée. M.
Cathala a fait demander des secours dans les communes voisines, et
détourner un petit ruisseau qu'il a dirigé par un sentier raviné jusqu'au lieu
de l'incendie ; par son intelligence et son activité, cet agent a préservé une
portion du village, qui aurait été entièrement détruit sans son assistance. (Journal
des commissaires de police : recueil mensuel de législation, de jurisprudence
et de doctrine 1858)
En 1854, le choléra ramené de Crimée par les troupes de Napoléon III cause à Gourbit, 153 décès sur 881
habitants.
L'extrait d'un rapport de M. Séguy, envoyé en mission
dans l'Ariège, communiqué par le ministre de l'Agriculture au préfet (22
septembre 1854), constate « que la plupart des habitants est logée dans des huttes
infectées où l'air ne pénètre jamais. Au-dessous d'eux, dit-il, se trouvent
leurs étables d'où s'exhalent des odeurs pestilentielles, ils ne boivent jamais
de vin et ne mangent jamais de viande. Pas une cuillerée de bouillon, ni un peu
de vin pour les malades convalescents, aussi ils retombent et meurent, non du
choléra mais de faiblesse et d'imprudence, car alors ils font abus de légumes,
de fruits, etc...
En 1870 – 1871 : épidémie
de variole
La variole a sévi avec
beaucoup d’intensité en 1871, ses ravages ont continué en 1872, mais d’une
manière moins grave, sauf dans la commune de Gourbit où la population a été
presque décimée. La population des campagnes, qui est peu éclairée dans l’Ariège,
répugne à la revaccination : c’est la principale cause d’un grand nombre
de victimes. D’autre part, les habitations, dans les montagnes, ne se composent
généralement que d’une seule pièce où les malades se trouvent mêlés à toute la
famille. Il n’est pas étonnant que les maladies contagieuses ou endémiques se
propagent rapidement dans de telles conditions
Cette moitié du 19ème siècle correspond avec l’apogée démographique de la
commune. Ainsi, en 1846 on compte 1.008 habitants, alors qu’on n’en compte plus
que 737 en 1856. En 10 ans, la commune aura perdu plus d’un quart de sa
population. La baisse ralentit ensuite jusque 1911, où l’on compte encore
556 habitants. En 1921, Gourbit aura perdu 38% de sa population
d’avant-guerre, pour atteindre les 346 habitants. Ensuite, la chute va être
plus douce mais continue jusque 1968, où l’on compte 71 habitants. Après un
léger sursaut en 1975, avec 87 habitants (uniquement dû au solde
migratoire positif), la baisse reprend pour atteindre les 61 habitants en 1999.